Cette étude révèle que les moyens financiers que la Côte d’Ivoire consacre aux activités de gestion durable des sols et de lutte contre la déforestation sont bien inférieurs à ce qui serait nécessaire. Elle montre aussi que le volume des financements gris d’origine nationale et internationale dépasse largement celui des financements alignés avec les objectifs de la REDD+.
Toutefois, il existe, selon cette étude, la possibilité de réaffectation d’une part non négligeable de ces fonds gris à des investissements prenant en compte le risque de déforestation et contribuant à la mise en œuvre de la stratégie REDD+ de la Côte d’Ivoire, surtout dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie.
L’analyse révèle que les objectifs de protection des forêts n’ont pas encore été intégrés dans les stratégies nationale et sectorielles de développement du pays, et par conséquent, ne sont pas reflétés dans les priorités de dépense de l’Etat et de ses partenaires.
L’équipe de projet a retenu parmi les enseignements tirés qu’une approche de collaboration multipartite était essentielle. Grâce au partenariat mis en place avec les ministères, l’équipe a pu avoir accès aux données budgétaires tout comme elle a pu prendre connaissance des informations hors budget et valider ses conclusions au moyen d’entretiens et d’enquêtes.
Lors du webinaire, l’équipe a également tiré les enseignement de cette expérience pour l’application de cette démarche dans d’autres pays, notamment pour mettre en œuvre les contributions déterminées au niveau national au titre de l’Accord de Paris.
L’analyse des flux financiers est une première étape vers l’amélioration de la coordination et la mise en cohérence de la planification et de l’exécution des finances publiques avec les objectifs climat des pays. Elle sert de base aux réflexion visant à concilier des priorités multiples et concurrentes de développement, favoriser l’utilisation rationnelle des ressources et justifier de nouveaux investissements, via le Fonds vert pour le climat par exemple.
Lors de la discussion qui a eu lieu pendant le webinaire, l’équipe a répondu à des questions concernant :
- Le « verdissement » des financements gris, alimentant potentiellement la déforestation
- Comment identifier les besoins en financement et les combler
- Le rôle potentiel du secteur privé, et la prise en compte des financements privés dans l’outil de cartographie
- L’affectation de financements pour la REDD+ aux collectivités locales
- Comment assurer la coordination intersectorielle de divers flux financiers
- Les principales leçons de l’analyse que devraient retenir les bailleurs de fonds
Ces résultats sont issus d’une collaboration entre la Côte d’Ivoire, la Facilité UE REDD, le programme ONU REDD, Climate Policy Initiative et l’ONG Impactum. Le webinaire a été hébergé par le réseau Partenariat global LEDS.