Jusqu’à aujourd’hui (décembre 2018), Impactum a signé des contrats avec 500 planteurs et a formé plus de 900 personnes aux pratiques agroforestières. L’un de ces planteurs est Kouassi Apollinaire Yao, dont les arbres avaient sauvé une partie de la récolte de cacao lors de la sécheresse de 2015. En plus de l’inciter à planter des arbres dans sa plantation, le projet lui a aussi offert une formation pour devenir « planteur-relais ». A ce titre, il se rend dans les villages pour former de nouveaux planteurs d’arbres, sensibiliser ses collègues producteurs au projet et sur les risques résultant du changement climatique.
Le projet PSE se focalise sur la création de nouvelles opportunités économiques pour les femmes, grâce à la coopération entre Impactum et les associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC), responsables de la création et de la gestion de pépinières. Avant le projet, il n’existait pas de pépinière où les planteurs pouvaient acheter des plants. À présent, les femmes vendent des plants aux planteurs, qui utilisent comme paiement des bons délivrés par le projet PSE.
« Il n’a pas beaucoup plu et les plantations de nos maris ont séché », témoigne Amoin Sahoure, présidente de l’AVEC d’Assawlèkro. « Grâce à ce projet, nous pouvons aider nos maris à subvenir aux besoins de nos familles ». D’ici un an ou deux, ces pépinières dirigées par des femmes devraient être autonomes et pouvoir servir aux planteurs de la région, au-delà du projet, qui arrive à terme fin 2019. Les femmes s’enthousiasment à l’idée de réinvestir leurs profits dans les pépinières et d’améliorer le niveau de vie des villageois.
« Si on a assez d’argent, on pourrait acheter un camion pour aller en ville et vendre nos produits au marché » explique Aya Odette Brou, membre de l’AVEC de Pogréagui. « On aidera aussi les nouveaux membres qui veulent participer au projet et on paiera les frais de scolarité des enfants ». A plus long terme, ces opportunités économiques pourraient fournir des revenus plus diversifiés et durables aux planteurs de cacao et à leurs familles, tout en accroissant lentement mais sûrement le couvert forestier.
Le projet n’en est qu’à ses débuts et son impact à long terme sur le couvert forestier de la Côte d’Ivoire reste à démontrer. Mais le chef de tribu de Méagui, Play Christophe Saré, a déjà confirmé ses ambitions. « Nous devons restituer à la nature ce que nous lui avons volé », déclare-t-il. « Dans notre région, nous souhaitons aller plus loin que les engagements de l’État et reboiser à 30 % le couvert forestier ». Grâce au projet PSE, les producteurs sont sur la bonne voie.